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La réalité virtuelle dans les EMS : témoignages de 2 établissements médico-sociaux suissesAnnonces & partenariats
Situé au sud de la ville de Genève, en Suisse, et bordé par la rivière de l’Arve, le quartier de Champel offre un cadre de vie paisible et verdoyant. C’est ici que se situent deux établissements médico-sociaux (EMS) - la résidence Les Bruyères et l’établissement Val Fleuri - récemment équipés des casques de réalité virtuelle Lumeen. Ces deux structures ont chacune fait l’acquisition d’un dispositif Lumeen avec 3 casques, en 2021 pour Val Fleuri et en 2022 pour les Bruyères.
D’abord sources de curiosité, les immersions de réalité virtuelle ont rapidement trouvé leur place au sein de la palette d’activités proposées par les équipes d’animation. Elles ont tout aussi vite suscité des retours très positifs de la part des résidents. Pour mieux comprendre les bienfaits constatés de l’usage de casques de réalité virtuelle auprès des personnes âgées, nous sommes allés à la rencontre de membres de l’équipe d’animation de chacun des établissements : Gregory Galley, responsable du service d’animation pour l’EMS Les Bruyères et Damien Corajod, animateur au sein de l’EMS Val Fleuri. Retour sur plusieurs mois d’utilisation, au cœur de la Genève suisse.
Avec plus de 200 résidents, l’EMS Val Fleuri est l’un des plus grands établissements médico-sociaux de Genève. L’EMS Les Bruyères accueille quant à lui plus de 70 résidents. Ces deux établissements intègrent des équipes entièrement dédiées à l’animation auprès des personnes âgées, qui accompagnent leur « vie sociale, culturelle et relationnelle ». À titre d’exemple, l’équipe d’animation de l’EMS Val Fleuri se compose d’une dizaine de professionnels.
Les animateurs s’appuient sur une large palette de loisirs occupationnels et d’activités personnalisées, qui sont autant de prétextes au travail de « l’estime de soi », de « l’épanouissement », « à la rencontre et au lien social », selon les mots mêmes de Gregory Galley. Pour Damien Corajod il s’agit également de « faire vivre [aux résidents] un maximum d’émotions positives et de les accompagner dans les émotions plus difficiles ».
Chaque session de réalité virtuelle est singulière et a pour moteur la relation animateur-résident. « Il n’y a pas une façon unique d’utiliser Lumeen ». C’est tout le travail de l’animateur que de « défricher le chemin avant et pendant l’activité », pour que le résident soit le plus à l’aise possible.
L’objectif est alors de faire de chaque immersion une expérience positive. Chaque résident est concerné par les séances Lumeen, qu’il souffre ou non de troubles cognitifs, dès lors qu’il en exprime le souhait.
Au sein de l’EMS Les Bruyères, ce sont trois formats d’ateliers qui sont régulièrement proposés :
- Des ateliers ouverts à tous (résidents, professionnels, familles) organisés chaque mois dans les locaux de la cafétéria « tout le monde peut venir essayer et se rendre compte de ce que donne la réalité virtuelle, en vrai » ;
- Des ateliers dits « collectifs » qui réunissent 2 ou 3 personnes âgées maximum ;
- Des ateliers individuels, à la demande.
Au sein de l’EMS Val Fleuri, ce sont les formats individuels ou en petits groupes, de 3 à 5 personnes, qui prévalent. En raison de la dimension de l’établissement, une organisation minutieuse est nécessaire pour permettre une répartition équitable des casques entre les différentes unités de l’EMS et ses nombreux résidents. Au sein des deux établissements médico-sociaux, les formats en plus petit auditoire sont généralement proposés au moins une fois par semaine ; plus, lorsque les contraintes de personnel et de temps le permettent.
Damien Corajod nous guide à travers les trois grandes étapes d’une séance de réalité virtuelle, au sein de l’EMS Val Fleuri.
La première expérience est importante : « si elle suscite des émotions positives, la personne voudra recommencer ». La manière dont l’outil est présenté au résident est alors primordiale : elle dépend de la sensibilité de l’animateur, comme de la connaissance qu’il a de la personne. L’animateur doit faire preuve de douceur et de pédagogie, veiller à rassurer la personne, lui présenter le casque et son fonctionnement, pour qu’elle puisse être ouverte à son utilisation : « À tout moment, ils peuvent dire stop à l’expérience ». Et puis vient le choix de l’immersion. « J’aime leur expliquer que, grâce à cette malle, nous allons pouvoir voyager depuis Val Fleuri, s’évader de Val Fleuri ». Mais pour quelle destination ? Les possibilités d’excursions sont nombreuses, que l’on cherche à retrouver des lieux marquants du passé ou à plonger vers de nouvelles aventures exotiques : nager avec des dauphins, se balader en chiens de traîneaux, découvrir la Grèce… plus de 100 expériences sont disponibles et de nouvelles sont publiées chaque mois dans le catalogue !
Une séance de réalité virtuelle est une expérience à part entière. En matière de confort d’abord : si le résident n’est pas à l’aise avec le casque, l’animateur peut proposer, de seulement le lui poser sur les yeux, le temps qu’il se familiarise avec ce nouveau dispositif. Outre l’expérience visuelle, l’animateur accompagne l’immersion avec les commentaires proposés ; « si je connais bien l’endroit, j’ajoute aussi de ma patte avec des expériences vécues ».
Souvent, Damien propose aux résidents les plus réticents de se joindre à lui pour observer, depuis sa tablette, l’expérience vécue par une autre personne âgée. Une méthode qui lui a permis de convaincre quelques réfractaires d’essayer à leur tour l’immersion, avec le casque cette fois !
Parfois l’échange se crée spontanément à l’issue de la séance, motivé par le voyage qui vient d’être vécu ou guidé par les émotions ressenties. Beaucoup de résidents ont d’ailleurs tendance à se remémorer des souvenirs et à les partager. D’autres fois, c’est à l’animateur qu’il revient d’encourager la discussion ; dans ces cas-là, les supports mis à disposition peuvent se révéler de précieux alliés.
Le plus souvent, les retours des résidents sont des plus positifs. Grégory Galley décrit les casques de réalité virtuelle comme « un outil magnifique » pour les personnes âgées les plus agitées et désigne l’apaisement comme le maître-mot de cette expérience ; « il y a même des gens qui s’endorment ».
Le module Évasion, qui propose des voyages ou même de véritables immersions au plus près de la nature, rencontre un véritable succès au sein des deux EMS. Des résidents viennent « comme au cinéma », certains à la recherche d’immersions exotiques – un animateur évoque une résidente « fan de la Thaïlande » ! –. Les destinations « proches », comme les paysages suisses, plus susceptibles de raviver des souvenirs, sont elles aussi plébiscitées par les équipes d’animation : « Il y a beaucoup de partage quand on touche au vécu ».
Autre réussite phare : les contenus présentant des animaux sont parmi les plus appréciés par les résidents. Lumeen a d’ailleurs mis en place un partenariat avec le Zoo de Beauval, classé 4ème plus beau zoo mondial, pour enrichir son catalogue en contenus animaliers. Grégory Galley évoque ainsi une résidente particulièrement agitée, qui ne trouve de répit que dans la visualisation de ce contenu : « dès qu’elle me voit, elle m’a associée à cet outil-là », « elle en parle aux autres résidents, aux animateurs ». Damien Corajod se souvient quant à lui d’un fou rire partagé avec une résidente, alors que celle-ci levait les jambes pour « échapper » à un animal qui apparaissait en bas de son écran, de crainte qu’il ne la touche.
Si ces témoignages font sourire, ils sont pourtant loin de n’être que de simples anecdotes. Car les effets de l’utilisation de la réalité virtuelle font l’objet d’un nombre croissant d’études depuis plus de 20 ans, qui concourent à démontrer ses bienfaits : que ce soit pour l’amélioration du bien-être et de la socialisation des personnes âgées, pour la réduction de l’anxiété, de la douleur ou encore pour l’atténuation des symptômes comportementaux et psychologiques des démences. Le dispositif Lumeen s’inscrit dans cette dynamique et participe, aux côtés d’experts scientifiques et de partenaires, à plusieurs études d’usage et études cliniques. Utilisé en tant que solution de thérapie non-médicamenteuse, le dispositif Lumeen est par ailleurs certifié dispositif médical.
À la suite des nombreuses sessions Lumeen organisées au sein de ces deux EMS suisses, c’est avec fierté que nous avons pris note de la grande appréciation exprimée par les animateurs à l’égard de notre solution. Tous deux ont confirmé le souhait, pour leur institution, de poursuivre cette utilisation auprès de personnes âgées « globalement très réceptives ». Au sein de l’EMS Les Bruyères, c’est environ un tiers des résidents qui bénéficie aujourd’hui avec plaisir de ces sessions. Nous tenons à remercier sincèrement Gregory Galley et Damien Corajod pour les riches – et motivants - entretiens qu’ils ont bien voulu nous accorder. Lumeen se tient aux côtés de l’EMS Les Bruyères, de l’EMS Val Fleuri, et de tous les établissements suisses qui le souhaiteraient, pour poursuivre cette formidable aventure.
➡️ Pour visionner une vidéo témoignage d’un établissement cliquez sur ce lien.